Dès que l’on met à disposition de ses employés des véhicules de service ou de fonction, les enjeux de sécurité routière sont centraux. En effet, préserver la santé de ses employés est la priorité et cela nécessite la mise en place d’une véritable stratégie. Sensibilisation du conducteur, choix de la flotte, entretien des véhicules, mise en place d’une chartex conducteur, responsabilisation des usagers sont autant d’éléments de réponse lorsqu’on souhaite s’atteler à la question complexe de la sécurité routière. Il peut également être intéressant d’optimiser les trajets pour réduire statistiquement les risques. Autant de pistes à explorer qui peuvent être mesurées à l’aide de KPIs (indicateurs clés de performance) afin de voir de quelle manière elles prouvent leur efficacité.
Réel enjeu de société, le risque routier doit être pris en compte dans votre gestion de flotte automobile. Plus de la moitié des accidents de travail étant dû à des accidents de la route, le management du risque routier est devenu, pour vous, un enjeu majeur afin de diminuer le taux de sinistralité de la société.
En effet, le dirigeant de l’entreprise a une responsabilité pénale en cas d’accident, d’autant plus s’il est prouvé qu’une surcharge de travail, ou encore la conduite en état d’ivresse sont les causes du sinistre. Bien souvent les dirigeants se pensent exonérés, surtout quand les trajets dépassent le strict cadre domicile-travail, hors ce n’est pas le cas.
Pour garantir la sécurité de vos conducteurs, vous disposez de plusieurs leviers à activer :
- L’équipement et l’entretien des véhicules
- La sensibilisation des conducteurs
- Le pilotage du risque routier
Enfin, depuis 2012, les entreprises doivent désigner un référent SST (santé et sécurité au travail).
Conseil #1 : La sensibilisation du conducteur aux risques routiers
La sensibilisation du conducteur est la première phase de la gestion des risques routiers en entreprise : planification des déplacements, usage du téléphone, participation à des formations d’éco-conduite ou à des stages de perfectionnement à la conduite, ainsi qu’un bon management des conducteurs sont des premiers éléments à prendre en compte. Il s’agit alors pour vous d’analyser les comportements à risque pour les corriger en lien avec le responsable des salariés concernés.
On ne le dira jamais assez, l’apprentissage et la sensibilisation passent par la répétition. Il vous faudra donc vous armer de patience pour diffuser et ancrer vos messages au sein d’une population pas toujours ouverte à l’écoute sur ces sujets, ou ayant d’autres préoccupations. Que ce soit en termes de formations, de réunions ou encore de journées de sensibilisations à la sécurité routière, vous devrez activer tous les leviers (voire les leviers économiques), afin de sensibiliser vos conducteurs.
Le point le plus important, est d’être conscient que vous êtes en plein acte managérial, il vous faudra alors clairement identifier l’attitude de chacun des conducteurs et leur appétence sur le sujet, dans le but d’adapter votre discours et votre fonctionnement à chacun de vos interlocuteurs.
Conseil #2 : Le choix de la flotte, un levier à ne pas occulter
On ne cessera de le dire, mais choisir une flotte de véhicules adaptée à ses besoins et au métier de ses collaborateurs permet de diminuer assurément le risque routier. En effet, les critères de choix ne peuvent se résumer au simple aspect TCO, vous devrez assurément prendre en compte les ADAS pour vous assurer une baisse de la sinistralité : régulateur de vitesse adaptatif, freinage d’urgence, alerte d’angle mort, caméra de recul et caméra 360°, etc…
Concernant les VUL, il s’agira de les équiper comme des VL et de ne pas oublier d’investir dans des équipements souvent optionnels, mais indispensables :
- Un habillage bois de qualité pour éviter de dégrader l’intérieur,
- Une véritable séparation entre l’espace avant et arrière pour éviter le déplacement de matériel vers l’avant lors du freinage,
- Un indicateur de surcharge,
- Des points d’ancrage pour le matériel.
Conseil #3 : L’entretien du véhicule, la meilleure prévention des risques
L’entretien du parc est le premier paramètre permettant de garantir la sécurité de vos conducteurs au volant et donc d’abaisser le risque d’accident. Un entretien régulier et rigoureux (respect des intervalles d’entretien, opérations de maintenance effectuées à temps) préservera le conducteur de pannes mécaniques mettant en péril sa sécurité (immobilisation sur le bord d’une route, manque d’efficacité du système de freinage, etc.).
En parallèle de l’entretien, un contrôle régulier du véhicule de fonction devra être réalisé par le conducteur principal. Cette vérification est essentielle dans votre gestion des risques routiers et doit être faite sur les points suivants :
- La pression des pneumatiques,
- L’état de la bande de roulement et du flanc de chaque pneumatique du véhicule,
- L’éclairage du véhicule,
- Les essuie-glaces.
Concrètement, une pression de pneu correcte réduit le risque d’éclatement du pneumatique tout en évitant une usure précoce de la bande de roulement. En s’usant de manière irrégulière, la bande de roulement va perdre en adhérence et va occasionner une instabilité sur le véhicule de fonction. Le conducteur devra également inspecter le flanc en recherchant un éventuel impact de trottoir ou le début d’une déchirure de gomme, mais également vérifier l’absence de corps étranger sur l’enveloppe pneumatique (vis, clous, etc.).
Par ailleurs, un bon éclairage est capital lorsque les conditions de visibilité sont réduites (à la tombée de la nuit, dans l’obscurité, par mauvais temps, etc.). En disposant d’un éclairage efficace, le Conducteur, pourra anticiper toute ses manœuvres et être vu des autres automobilistes.
Conseil #4 : La charte conducteur comme levier de sensibilisation
La sensibilisation passe aussi par la rédaction d’une charte conducteur. Cette charte aura de multiples effets : appuyer la sensibilisation, rappeler régulièrement les règles de l’entreprise et enfin mettre le Conducteur face à ses responsabilités.
Feu Vert met à votre disposition un exemple de document, cliquez-ici.
Vous y retrouverez les grands axes à respecter :
- Code de la route,
- Courtoisie,
- Rappel de l’interdiction du téléphone,
- Rappel de l’interdiction de l’alcool,
- Propreté du véhicule,
- Entretien,
- Etc…
Conseil #5 : Dénoncer les infractions pour réduire le risque routier
Il est bon de rappeler que l’employeur a une obligation de dénonciation des infractions commises par ses salariés, et ce, depuis 2016. Si l’employeur ne dénonce pas son salarié, il est personnellement redevable de l’amende pour l’infraction routière commise, mais aussi passible d’une amende de 4ème classe (jusqu’à 750€) pour non-dénonciation du conducteur.
Cette obligation de dénonciation donne l’occasion pour les entreprises de rappeler à chaque conducteur ses engagements à respecter les limitations de vitesse, l’interdiction du téléphone au volant ainsi que la réglementation sur l’alcool au volant et la consommation de stupéfiants.
Conseil #6 : Définir et suivre des indicateurs clés de performance (KPI)
Comme pour toute activité, il vous faudra suivre certains indicateurs clés de performance liés à votre flotte de véhicules d’entreprise. D’une part, cela vous permettra de présenter des chiffres pertinents à votre direction et, d’autre part, de gérer efficacement votre flotte.
Voici quelques exemples d’indicateurs à surveiller :
- Taux de sinistralité
- Coût total de remise en état
- Coût moyen de remise en état
- Types d’accidents
- Kilométrage annuel parcouru
- Kilométrage moyen par trajet
- Nombre moyen de procès-verbaux reçus
- Types de procès-verbaux
Il est également possible de rattacher ces éléments à chaque salarié, afin de renforcer vos actions de sensibilisation.
Enfin, l’ensemble de ces données pourra être intégré au Document Unique (DU) ou au Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire depuis 2011. Ce document recense l’ensemble des risques professionnels en abordant différents thèmes tels que les déplacements, la communication, les véhicules et la gestion des compétences.
Conseil #7 : Réduire et optimiser les trajets
Beaucoup de vos confrères ont entrepris de diminuer drastiquement les déplacements de leurs collaborateurs ou de modifier les habitudes de chacun, en particulier avec la mise en place du PDE (Plan de Déplacement des Entreprises).
De nombreuses alternatives permettent à la fois de réduire votre empreinte carbone, tout en réduisant les risques de sinistralité :
- Choix d’un mode de transport alternatif,
- Privilégier les visioconférences ou les réunions téléphoniques.
Concernant les trajets, il s’agira de :
- Demander à vos collaborateurs de planifier leur trajet,
- Leur demander de privilégier l’autoroute, axe routier moins accidentogène.
Enfin, en plus de vos actions de préventions, vous pourrez définir :
- Fixer un kilométrage maximum à effectuer,
- Fixer un nombre d’heures de conduite maximum,
- Mettre en place des boitiers de télématiques pour optimiser les tournées.
Comme vous avez pu le voir, la sécurité routière représente l’une des priorités dans le management de votre flotte de véhicules professionnels. Par la mise en œuvre de tous ces conseils, vous préserverez ainsi votre budget flotte et votre Capital Humain.
(Article mis en ligne le 7 janvier 2020, et mis à jour le 31 octobre 2024)